dimanche 24 mars 2013

Pourquoi suis-je si possessif ?





    C' est une autre façon d' extérioriser notre sentiment d' insécurité, que notre possessivité concerne
 des personnes ou des objets. Cela prouve que nous tentons de satisfaire nos besoins par des sources
extérieures. Nous sommes possessifs quand nous ne sommes pas surs de nous et que nous avons
besoin des autres - ou d' objets matériels - pour nous rassurer ou nous convaincre de notre valeur. Le modèle occidental nous a enseigné que notre valeur est déterminée par ce que nous possédons. Nous
avons appris  à mettre l'accent sur nos possessions extérieures plutôt que nos conquêtes intérieures.
Nous devenons possessifs en amour quand nous ne savons pas nous aimer nous-mêmes. Nous
devenons des collectionneurs d' objets quand nous ne sommes pas convaincus de pouvoir nous
suffire à nous-mêmes.


 Aucune chose extérieure ne nous appartient; elle peut être à notre disposition un certain temps ,
mais nous ne sommes pas destinés à la garder. Quand nous sommes possessifs, nous essayons
souvent de garder ces choses en nous accrochant à elles.
Paradoxe: cette avarice aboutit fréquemment à perdre l' objet de notre attachement. Ceux qui ont
eu le malheur d' être aimés par quelqu'un de possessif savent combien ses exigences peuvent se
montrer destructrices. La possessivité engendre la jalousie et la jalousie tranche les racines mêmes
de l' amour. Il est très difficile de se comporter de façon aimante et encourageante vis-à-vis d' une
 personne aimée que l' on a peur de perdre.


L' amour possessif n' est pas de l' amour véritable; il vaut mieux dire que c' est un véritable besoin.
Notre comportement est très différent selon qu' on aime vraiment quelqu'un ou qu' on a seulement
besoin de lui . Quand nous sommes possessifs, nous tachons de résister au changement. Nous
essayons de garder les choses en l' état et  ce faisant, nous faisons de la vie une réalité artificielle.
Nous consacrons notre temps et notre énergie à nous faire aimer, et non plus à aimer.
La possessivité  est un handicap affectif car elle équivaut à utiliser une béquille extérieure pour se
prouver sa valeur à soi-même.
Ainsi nous ne nous contentons pas de détruire l' objet de notre possessivité, mais nous nous
détruisons nous-mêmes au passage.


La seule façon d' en finir avec la possessivité, pour votre bien et celle des autres, c' est de subvenir à 
vos propres besoins d' amour et d' estime. Essayez de vous accorder à vous-même ce que vous attendez
d' autrui. Imaginez-vous sans rien à l' extérieur et concentrez votre attention sur ce qui est en vous.
Cela peut sembler terrifiant si tout ce qui fait votre valeur se trouve en dehors de vous. Mais sachez
que vous possédez, au plus profond de vous-même, tout ce dont vous avez besoin. Cessez de regarder
 le monde avec des yeux égocentriques. Vous n' etes le centre de rien du tout si ce n' est de vous-memes.
Quel que soit le montant de ce que vous possédez extérieurement, vous n' avez rien si vous ne pouvez
 pas vous aimer. Devenez possessif de votre temps et de votre énergie. Tachez de faire pour vous-même
ce que vous attendiez que les autres fassent pour vous. La prochaine fois que vous vous sentirez
possessif vis-à-vis de quelqu'un, que vous aurez envie que l' on vous rassure, essayez de faire cela
pour vous-même.


 Laissez les gens et les choses que vous aimez être eux-mêmes. N' attendez pas d' eux qu' ils comblent
vos besoins. Il y a là un paradoxe merveilleux: moins vous serez possessif, plus on vous aimera. 
Moins vous aurez besoin des autres, plus ils auront envie de votre compagnie. Les gens solides, bien
campés sur leur estime d' eux-mêmes , n' ont ni le temps ni l' énergie de se montrer possessifs. Ils ont
accepté une fois pour toutes le fait que les autres n' ont nulle envie de s' occuper d' eux.
Souvenez-vous que vous ne pouvez pas être possessif et posséder l' estime de vous-même.

La possessivité relève du besoin, l' estime de soi relève de l' amour et des choix. 

La possessivité est  une prison, l' estime de soi est la liberté.
Laquelle des deux choisissez-vous?

lundi 18 mars 2013

Pourquoi suis-je si critique ?









      Parce que je suis en état d' insécurité.  Il est impossible d' accepter les autres avec leurs
faiblesses et leurs erreurs si l' on ne commence pas par s' accepter soi-même. Moins on se sent sur 
de soi, plus on cherche à en imputer la faute aux autres. C' est une façon de se trouver des excuses: on
 se justifie en critiquant les autres. C' est un peu comme si l' on disait : " Je ne suis pas si mauvais :
regarde le, lui, il est pire! "

    Le modèle occidental a besoin de comparer les gens entre eux et de juger tout et tous. Cela fait
partie du sens de la concurrence que l' on nous inculque comme moyen de parvenir à la réussite. Nous
avons appris à mesurer notre succès en comparant ce que nous avons à ce qu' ont les autres. Souvent,
nous critiquons les autres pour tenter de nous rassurer nous-mêmes. Il est plus facile de juger les autres
en mettant l' accent sur leurs imperfections et leurs faiblesses que de scruter sans préjugé nos propres comportements. D' ailleurs, tout le monde le fait : critiquer son prochain est une façon très courante,
voire intéressante, de communiquer avec autrui.
Dites : " Vous ne savez pas ce qu'il vient de faire ? " et tout votre auditoire est suspendu à vos lèvres.
Tous les ragots ne sont-ils pas en fait, dans une plus ou  moins grande mesure, de critiques et de
 jugements.

  Juger les autres tend à nous rassurer, car il est plus agréable de mettre l' accent sur les fautes des autres
que sur les nôtres. Cela diminue donc notre insécurité; seulement voilà; c' est un remède à court terme.
Si nous déballons tous les points faibles de quelqu'un sur son dos, qu' est-ce-que les autres peuvent
bien dire de nous  en notre absence? Dès que nous admettons le fait que nous ne sommes pas à l' abri
des jugements et des critiques, notre insécurité redouble, nos défenses psychologiques se relèvent et
 nous voilà plus critiques encore. Et le cercle se fait plus vicieux, nous sombrons dans une insécurité pire
que la précédente et notre moi faible régente notre existence.
 
.  Juger les gens, dire du mal d' eux, dénigrer, colporter des ragots, comparer et se montrer négatif 
constituent autant d' ingrédients du découragement
Personne n' aime à s' attarder en compagnie de gens découragés; a contrario le fait de nous dénigrer nous-mêmes, de nous comparer aux autres de façon défavorable, de les mettre sur un piédestal pour
nous ridiculiser représente une autre façon de juger, mais en nous posant cette fois en victimes, cibles
des critiques et en butte à un dramatique  sentiment d' insécurité. Nous devenons décourageants même
à nos propres yeux. Le découragement  de soi-même ou des autres, est une des attitudes les plus destructrices que l' on puisse adopter, je peux  vous le confirmer pour avoir vécu ce profond sentiment  et
en avoir mesuré le  potentiel.

 Jugement et critique sont étroitement liés aux vaines attentes. En général, nous critiquons quand nous
attendons quelque chose qui ne se concrétise pas. Une attitude typique est la suivante: nous voulons
que les gens fassent des choses pour nous, qu'ils s' occupent de nous ou qu'ils se montrent à
la hauteur de nos exigences;  et quand ils nous déçoivent ou ne comblent pas nos attentes, nous nous
sentons autorisés à les critiquer : après tout, ils n' ont pas fait ce qu' ils étaient " censés" faire
Arrêtons-nous un peu sur ce processus : en vérité, qui juge? Qui fixe les normes ? Qui s' arroge le droit,
 la certitude de percevoir les choses correctement ? Juger les autres implique de les comparer à quelque chose, et qui a le droit de savoir ce qu' est  " quelque chose " transcendant ? Quand nous critiquons ou jugeons autrui, ne regardons nous pas le monde d' un oeil égocentrique ? N' imposons- nous  pas implicitement aux autres nos normes, nos conditions ou nos échecs ?
Tout jugement, toute critique de nous-mêmes ou des autres, se réfère à une exigence de perfection. 

Une fois que nous renonçons à celle-ci, une fois que nous acceptons que nul n' est parfait et surtout pas nous-mêmes, nous n' éprouvons plus le besoin de cultiver cette néfaste et décourageante habitude.

  Nous pouvons accepter les autres et laisser être tels qu'ils sont. Et devenir encourageants.

dimanche 17 mars 2013

Il m' arrive de penser n' importe quoi : suis-je fou ?







     Nous sommes , d' une façon ou d' une autre, tous plus ou moins fous : c' est humain,. Je ne parlerai
 pas de folie mais plutôt de créativité. La créativité consiste à être hors norme, à ne pas se conformer
au modèle occidental. Nous savons tous qu'un authentique génie voit le monde de façon différente,
 d' une façon" folle ". Les psychologues, les psychiatres ne définissent pas la folie en termes de pensée,
 mais en termes de comportement. Il est parfaitement admis d' avoir des rêves fous, à condition que
 nous ne les prenions pas pour la réalité. De même avec nos pensées. Nous sommes responsables de
 nos actes, ce sont eux que nous pouvons maitriser.


 Nul ne sait au juste où commence la folie; nous savons que la norme est souvent définie comme
le juste milieu; si nous pensons et agissons comme tout le monde, personne ne ne nous traitera de fou.
 De même l' intelligence supérieure est souvent taxée de folie car elle s' écarte des limites fixées par
 la norme.
  La vraie maladie mentale pathologique est définie par l' incapacité à s'intégrer et à se comporter de
 façon acceptable. La pathologie existe aussi, même quand l' entourage n' en a pas conscience. J' ai
déjà exposé  les dangers qu'il y a à etre trop attentif à l' opinion des autres , au point de ne plus écouter
 son propre soi. Mais il y a un équilibre à trouver entre l' écoute exclusive des autres et le manque absolu 
d' écoute des autres. Ces deux excès aboutissent tous les deux une forme de folie; celui qui n' écoute que
 les autres est  un malade que l' on appelle un codépendant; celui qui n' écoute jamais quoi que ce soit
est soit un psychotique soit un narcisse. La différence entre la psychose et la névrose ( Deux maladies de
 la personnalité ) n' est qu' une question de degré, suivant la façon dont l' individu se comporte dans la
société. Si nous sommes capables de bien nous comporter à certains égards ( par exemple au travail )
 mais pas à d' autres ( par exemple dans nos relations amoureuses ) on considérera que nous souffrons
 de troubles de la personnalité. Si nous ne pouvons nous comporter de façon de façon supportable
à aucun point de vue, à cause d' une maladie grave comme la paranoia ou la schizophrénie;, nous serons placés dans la catégorie des psychotiques.Si nous ne possédons aucune énergie pour agir, on dira que
 nous souffrons de déficience mentale. Si nous nous comportons de façon brillante, mais différente, on
nous traitera d' excentriques ou de génies. La société possède des étiquettes pour tout ce qui sort de la norme; même le terme de " normal " est une étiquette.


Tot  ou tard, nous avons tous des pensées folles. Reconnaissons simplement que nos pensées sont
comme nos sentiments, nous n' en sommes pas les maitres. Mais ce que nous faisons de ces pensées,
la façon dont nous les concrétisons, cela dépend de nous. N' ayons pas peur de nos pensées folles.
Certaines sont peut-être tout simplement géniales; d' autre sont tout simplement folles. Nous ne sommes
 pas tenus d' agir de queque façon que ce soit parce que telle ou telle pensée nous a traversé l' esprit.
Si nous décidons d' agir à la suite d' une pensée, sachons que nous sommes responsables de nos actes.
Penser à quelque chose ne signifie pas que cette chose va se produire ou que nous devons nous
sentir obligés de la provoquer. Il n' est pas non plus nécessaire que nous nous penchions avec
attention sue chacune de nos pensées. ce qui demande notre attention, c' est la façon dont nous nous
comportons. il est parfaitement admissible d' avoir des pensées folles, à condition qu' elles restent ce
qu' elles sont : de simples pensées folles. En revanche, il est inadmissible d' avoir des comportements
 fous.
Nous sommes responsables de ce que nous décidons de faire, de chacun de nos actes.

L' estime de soi consiste à agir avec amour vis-à-vis de soi et vis-à-vis des autres.

dimanche 10 mars 2013

Pourquoi ai-je l' impression de ne rien comprendre ?





 



 
 Parce que le moment est venu pour vous d' apprendre quelque chose de nouveau : bienvenus au
club !


 Si vous ne comprenez plus rien à rien, c' est que le modèle occidental ne fonctionne plus pour vous.
Il ne correspond plus à ce que vous attendez d' un modèle de vie. Cela signifie que vous souffrez
d' une carence fondamentale dans votre vie, et que le fait de réagir à des stimuli extérieurs ne vous
comblera jamais.

 Si vous ne comprenez rien à rien, c' est que tout ce qu'on vous a  appris ne répond plus à vos
 questions profondes, instinctives,viscérales. Vous voilà donc prêt pour essayer de nouveaux
concepts .Le sentiment de désarroi est normal chez tout être humain, imparfait par définition.
C' est un préalable  sine qua non au changement. Comment changer si tout est évident à nos
yeux?  Nous ne pouvons  changer que lorsque nous sommes mal à l' aise ou que nous nous
sentons perplexes.

 En cas de désarroi , prenez conscience que de nouvelles horizons s' ouvrent à vous. Vous êtes
plongés  dans l' incertitude; vous êtes donc à même de prendre des risques et d' envisager des
solutions  qui ne  vous sont pas familière Bref, vous êtes mûr pour changer. Le modèle occidental
nous enseigne qu'il est important d' être toujours maître de notre environnement, même des choses
que nous ne  saurions maîtriser. Si nous nous sentons perdus, c' est que nous ne sommes plus à
l' aise  dans le cadre de ce modèle. Cela nous prépare aux risques du changement. Si nous étions
dans un état de béatitude , nous n' éprouverions nulle envie de changer.

  Pensez à ce que peut être la panique d' un nourrisson projeté dans un monde qu'il ne comprend pas
et avec lequel il n' a pas appris à échanger. Que fait le nourrisson ? Il fait tout et n' importe quoi -
chaque décision  est nouvelle - pour explorer son environnement, se faire une idée de ce qui l' entoure,
 et prendre le risque de la communication. Et çà marche ! Le bébé apprend à communiquer, à se
débrouiller,à faire ce qu'il faut pour satisfaire ses besoins. Peu importe notre âge, nous sommes tous
des bébés quand nous nous mettons pour la première fois en quête de l' estime de nous-mêmes.

 Si vous vous sentez vraiment perdus, prenez tous les risques. Essayez tout ce qui a une chance de
marcher. Si vous vous fourvoyez, essayez autre chose. En fin de compte, vous parviendrez à cette conclusion : rien d' extérieur à vous-même ne saurait vous satisfaire. Vous découvrirez que tous les 
chemins mènent à Rome, et Rome en l' occurrence, c' est le centre de vous-même. Si vous désirez apprendre à ne plus vous sentir perdu, étudiez le concept du paradoxe ( Cf. article ) . Acceptez-vous
tel que vous êtes, égaré, perdu, perplexe; autorisez-vous à nager dans l' incertitude. Dès que vous
aurez fait ce pas, les choses commenceront à s' éclaircir. Si vous êtes au fond de l' abîme ,  l' abîme
sera  le point de départ de votre changement. Cherchez les réponses en vous et vous
 acquerrez la certitude que les réponses sont là.  Goûtez votre perplexité. Détachez-vous de l' idée
 que vous pouvez la maîtriser.

 Dès que vous vous détacherez, vous vous sentirez plus sur de vous : le paradoxe se confirme.
L' égarement est un état positif : cela signifie que vous êtes un être humain, que vous ne
connaissez pas toutes les réponses et que ce n' est pas un problème. Celui qui est perdu ne peut
croire qu'il est parfait. Celui qui est perdu ne peut être victime de son " moi faible" . Quand nous
renonçons à lutter contre nous-même , que nous acceptons le fait que nous ne savons pas, et le fait
que nous ne sommes pas tout-puissant, nous sommes plus proche de la perfection ( ou de Dieu pour
 les croyants) que quand nous croyons tout savoir.

Osez changer votre fusil d' épaule !


vendredi 8 mars 2013

Pourquoi tant de rancoeur en moi ?




 


  La rancoeur survient quand nous ne nous donnons pas assez à nous-mêmes. Cela signifie que nous donnons trop de nous-mêmes aux autres, jusqu'à nous sentir vides, seuls, maltraités, lésés, que sais-je encore... La rancoeur n' est pas définie en psychologie comme un sentiment primaire; c' est un
sentiment primaire - probablement la colère ou la tristesse - qui a été modifié ou intellectualisé par
notre " ordinateur cérébral " jusqu'à devenir ce que nous appelons la rancoeur. Pour en finir avec elle,
 mieux vaut s' attaquer à sa cause : les sentiments sous-jacents.

  La rancoeur surgit quand nous offrons un cadeau " à double tranchant " , c' est-à-dire assorti de
conditions. Nous donnons par exemple notre temps, notre énergie ou bien un objet matériel, alors
que nous n' avons pas vraiment envie de le donner, ou que nous le faisons sous la pression d' une
raison quelconque dans le but de recevoir autre chose en échange : la philosophie de la transaction ne correspond pas à un don mais à un troc. Nous attendons de notre cadeau qu'il nous procure des
 avantages. Nous attendons l' avantage en question et, quand celui-ci ne vient pas, nous en éprouvons
de l' amertume. Nous sommes en colère contre nous-mêmes pour avoir fait ce cadeau, et nous sommes
en colère contre son destinataire, pour ne pas avoir " remboursé ". L' effet attendu ne s' est pas produit,
tout au moins au niveau de nos attentes, et nous sommes pleins de ressentiment. Nous aimerions
 reprendre notre cadeau.

 La rancoeur ne peut surgir que quand nous ne nous occupons pas complètement de nous-mêmes.
Rappelez-vous l' image de la bonbonnière. Si nous préparons des montagnes de bonbons pour les
autres et jamais un seul pour nous-mêmes , nous éprouvons de la rancoeur quand les autres mangent
nos bonbons. Nous serions parfaitement en paix si nous commencions à subvenir à nos propres
besoins. Avant de faire un cadeau à quiconque, commencez par vous en faire un à vous-même.
Occupez-vous d' abord de vos propres besoins, et les cadeaux que vous ferez aux autres ne seront
 pas gâchés par de vaines attentes de votre part.

  Après le remords, la rancoeur est probablement le sentiment le plus destructeur. C' est le
cancer de l' esprit, il est presque impossible d' aimer ou d' apprécier la compagnie d'une personne
qui entretient des rancoeurs. Quand on héberge de la rancoeur, on voudrait que l' autre sache de
dont nous avons besoin, qu'il agisse en fonction de nos besoins et qu' il s' occupe de nous.
Et quand l' autre ne fait rien de tout cela ou qu'il ne peut pas le faire, l' amertume s' installe pour
faire retomber la faute sur l' autre.

  La rancoeur, c' est la maladie du drogué . Tout ce que nous avons et tout ce dont nous avons
 besoin a été transféré sur des tiers. Nous ne sommes plus responsables de la façon dont nous gérons
 nos sentiments. C' est quelqu'un d' autre qui s' en charge. Nous sommes devenus des martyrs car
nous ne cessons de donner aux autres, mais eux ne nous donnent rien. Le drogué attend de
 l' extérieur  quelque chose qui l' apaise et le satisfasse. Il se sent le droit de se mettre en colère
si sa piqûre salvatrice se fait attendre. Il se sent le droit d' accuser le monde entier de ses problèmes.
Il est un authentique égocentrique.
Quand nous éprouvons de la rancoeur, nous nous comportons comme des drogués. Nous refusons
d' endosser la responsabilité de nos actes. Les dons que nous faisons aux autres nous coûtent trop
chers : ils sont souillés par toutes sortes de conditions, et nous exigeons un cadeau bien plus important
en retour. Nous ne pouvons alors éprouver qu' un immense sentiment d' insatisfaction qui nous
gangrène l' esprit.

  Si vous diagnostiquez de la rancoeur en vous, commencez par vous concentrer sur ce dont vous avez besoin, plutôt que sur ce que vous donnez. Les autres ne savent pas ce dont vous avez besoin, et ils ne
vous le fournissent pas, d' accord : ce n' est pas une raison pour vous mettre en colère contre eux;
Tachez de vous calmer. Et puis cessez de prendre les autres en charge. Cessez d' être un 
codépendant . Voyez votre rancoeur comme un cancer qui vous ronge.

Pourquoi choisir de garder ce cancer alors que vous pouvez vous en débarrasser ? Préparez-vous mentalement à faire ce qu'il faut pour vous débarrasser de vos ressentiments. Il vous faudra essayer
de nouveaux comportements, il faudra surtout vous occuper de vous-même. Si vous aviez le cancer,
 c' est ce que vous feriez; eh bien, ce n' est que de la rancoeur : retroussez-vous les manches, car cette pathologie vous dévore l' âme et vous empêche d' acquérir l' estime de vous-même.
Est-ce là une situation enviable ?

Finissez en avec elle !


 
 

jeudi 7 mars 2013

J' ai tout ce dont j' ai besoin : pourquoi suis- je malheureux ?



 



Il faut se mettre d' accord sur ce que vous entendez par "tout ". Quand on pose cette question, "tout"
signifie immanquablement les choses extérieures que notre société, selon le modèle occidental,
considère comme importantes. Et toutes ces belles et bonnes choses sont liées au moi faible ( Lire
les articles sur l' estime de soi ) : nous dépendons de facteurs extérieurs pour assurer notre statut..
Mais les facteurs extérieurs, du fait de leur nature éphémère, ne sont pas liés à notre moi intérieur,
qui détient l' estime de nous-même.  " Tout " n' est donc rien, du fait que ce " tout" échappe à notre
maîtrise et peut nous abandonner à tout moment.

  Les facteurs extérieurs ne sauraient rassasier notre moi intérieur ni notre enfant intérieur. Ce sont des
 jouets qui perdent rapidement toute valeur. Ce sont des miroirs aux alouettes qui nous fascinent tant
que nous cherchons à les acquérir, mais une fois que nous en sommes propriétaires, ils perdent leur
valeur à nos yeux et nous partons à la recherche d' autres mirages. Ce qu'il y a d' amusant, c' est le
défi consistant à se les procurer et non leur possession en soi ; la quête de l' estime de soi, c' est
 exactement le contraire : c' est un défi stimulant certes, mais la véritable joie qu'elle procure, c' est sa possession ? Plus nous possédons l' estime de nous-mêmes depuis longtemps, plus nous lui accordons
 de la valeur.

  Aux yeux du moi fort, tous les biens extérieurs ne comptent guère pour le moi intérieur. Ni l' un ni
l' autre ne s' en laissent conter: ils refusent de se laisser acheter par des marchandises, ce qu'ils veulent,
c' est de l' amour.

Paradoxe: plus nous noyons notre moi et notre enfant intérieur sous un flot de gâteries  plus le moi
intérieur s' y perd et plus l' enfant intérieur crie famine. le modèle activiste accorde une grande valeur
aux biens de consommation, il nous enseigne que nous devrions être satisfaits quand la réussite nous
comble; la réussite se mesure de façon quantitative; plus nous réussissons, plus nous possédons.
Mais les biens matériels  créent une accoutumance; l' accumulation nous satisfait de moins en moins,
 jusqu'à ce que nous nous lassions de tout. Pensons à certaines personnes riches - au sens du modèle occidental  . Combien goûtent vraiment ce qu' elles possèdent ? Combien sont capables de dire : "
cela suffit "... J' ai accumulé suffisamment  " ?
Combien de maisons, combien de voitures, combien de vêtements leur faut-ils pour pour qu'elles se
sentent en paix avec elles-mêmes ? Combien d' argent leur faut-ils pour qu'elles se mettent à s' aimer
elles-mêmes ? Le modèle occidental ne répond pas à ces questions . En fait, le simple fait de les poser
nous fait sortir du modèle. Les réponses manifestement ne s' y trouvent pas.

 Les réponses à toutes ces questions sont simples: l' estime de soi, cela ne s' achète pas. On ne peut
se la procurer à partir de biens matériels, et l' on n' est jamais satisfait tant qu'on ne l' a pas.. Le fait
de posséder tout ce dont on a besoin, en prenant comme référence des valeurs extérieure à nous-
mêmes, conduit en général à devenir cynique, aigri ou blasé. Rien n' est plus triste qu'un moi faible
richissime. Ce pauvre diable croit dur comme fer au modèle occidental et il se demande pourquoi il
est si malheureux. Il tente souvent d' en faire plus de se fixer des objectifs encore plus ambitieux,
de se montrer exigent jusqu'au délire, vis-à-vis de lui-même et vis à vis des autres.
Il travaille plus vite encore, se sent trop important. Et quand il est enfin mis face à la réalité de ce
qu'il est, le verdict est souvent accablant.

Il est ridicule de chercher quelque chose là où vous ne l' avez perdu. Cessons de chercher l' estime
de nous-mêmes dans le modèle du moi faible. Si vous possédez "tout" et que vous êtes malheureux,
 pourquoi ne pas essayer quelque chose de neuf ? Nul ne vous interdit de profiter des jouets que 
vous possédez, à condition de ne pas exiger d' eux un bonheur qu'ils sont incapables de vous 
procurer.
Amusez-vous avec vos jouets autant que vous voulez, mais gardez le temps de travailler sur
vous-même pour développer votre estime de vous.
N' attendez pas de vos jouets qu'ils éveillent votre conscience intérieure, qu'ils vous fassent atteindre l'équilibre ni le sentiment de votre valeur. Souvenez-vous que ce ne sont que des jouets, ils ne 
sont pas vous.

Et vous, vous seul , êtes responsable de la façon dont vous vous percevez vous-même.

dimanche 3 mars 2013

Pourquoi ai-je si peur de mes sentiments ?




  Comme je l' ai déjà dit, on nous a appris à confondre nos sentiments avec l' expression de ces derniers. Nous pensons que nos sentiments sont synonymes des comportements qu'ils engendrent; par conséquent,
la colère consiste à hurler,la peur à trembler et la tristesse à pleurer. Pourtant , les sentiments sont une
chose et les comportements en sont une autre. Nous pouvons être en colère sans crier, avoir peur sans trembler et être triste sans pleurer.

  On nous a appris à discipliner ce dont nous ne pouvons pas avoir la maîtrise  On nous a éduqué à tenter
de maîtriser notre colère, notre peur, notre joie, etc. On nous a dit qu'il ne fallait pas se mettre en colère
dans certaines situations, que nous n' avions pas le droit d' être tristes sans nous montrer faibles. Que de
fois n' entend-on pas des parents dire à leurs enfants : " Ne sois pas triste ", " Tu n' a pas le droit de te
mettre en colère contre moi " ou arrête de t' exciter ". Ainsi, nous grandissons, convaincus de devoir,
d' une façon ou d' une autre, maîtriser nos sentiments, mais sans savoir comment le faire. Le plus facile
est donc de ne rien sentir du tout plutôt que de sentir quelque chose à des moments où il ne faudrait pas.
Et quand nous ne maîtrisons pas nos sentiments, nous en concevons des remords et nous nous punissons
d' avoir perdu le contrôle de nous-mêmes.
Il n' est pas étonnant dès lors que nous considérions nos sentiments comme des ennemis, et qu' ils nous fassent peur !

 En réalité, il est vain d' essayer de maîtriser ses sentiments puisque ce n' est pas possible. Il faut au
contraire accepter ses sentiments sans peur et s' attacher à maîtriser la façon dont nous les
 extériorisons .
C' est plus facile à dire qu'à faire , je vous l' accorde. Il y a toujours un petit décalage entre le
jaillissement du sentiment et l' action consciente.

 Commencez par prendre conscience de ce décalage. Quand vous réagissez instantanément à vos
sentiment, vous avez souvent l' impression que ces derniers vous ont submergé. Comprenez qu'il 
n' est pas nécessaire de réagir instantanément. Prenez le temps de décider ce que vous souhaitez véritablement exprimer
Admettez explicitement la survenue de votre sentiment en vous déclarant : " Je me sens ..." ( furieux,
 triste, etc ) . puis demandez-vous : " Comment me faut-il faire? " Accordez-vous quelques secondes
puis demandez-vous: " Comment me sentirai-je après avoir fait cela ?" Si vous avez l' impression que
vous vous sentirez mal à l' aise après avoir adopté cette ligne de conduite, abstenez-vous; essayez autre chose. Si vous pensez que ça ira, allez-y. Dans le doute, ne faites rien; vous avez parfaitement le droit
d' etre dans l' incertitude. Si un tiers est concerné, dites lui ce que vous ressentez et que vous ne savez
que faire. Souvent, sa réaction vous éclairera. Entamez le dialogue sans exiger de votre interlocuteur une
réponse immédiate. Rappelez-vous qu'en admettant l' existence de vos sentiments, et en les acceptant,
 vous cesserez d' en avoir peur. Tous vos sentiments, qu'ils vous plaisent ou non, sont normaux et
naturels. Ils font partie de vous, ils ne sont ni bons ni mauvais, ni justes ni faux. Les sentiments sont
ce qui nous distingue des robots.

 N' ayez pas peur de votre nature humaine, et vous cesserez de craindre vos émotions.