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dimanche 2 juin 2013

Pourquoi ai-je parfois le désir de mourir ?





         Tout le monde ou presque y songe, à un moment ou à un autre, à la mort comme remède à la
souffrance ou aux réalités de l' existence. Il ne faut cependant pas confondre le désir de mourir et le
droit à mourir qui fait en ce moment débat. Le droit à mourir fera l' objet d' un article futur.
Non, ici, nous évoquerons simplement le sentiment d' en finir avec la vie et ses problèmes.


         Nous souhaitons mourir quand  nous avons  le sentiment d' avoir perdu la maîtrise de nous
-mêmes, ou quand nous avons abandonné cette maîtrise ( dépression ). Quelquefois, nous pouvons
avoir le désir de mourir pour punir  , ou pour  faire de la peine ( vengeance ). Il y a des moments où
 ces sentiments négatifs nous accablent et où tout nous semble désespéré. Nous ne voyons comment
sortir de tout ce négatif, nous nous disons que la mort est peut-être la seule issue. Le désir de mort
est le comble du découragement. C' est précisément la perte totale et le contraire de l' amour de
 soi .

        Ne comptez pas sur moi pour porter un jugement sur ceux qui en arrivent à se suicider. Chacun
est libre de faire ce qu' il veut de sa vie comme de sa mort. Et je serais mal placée pour avoir un avis
critique; mais la force que j' ai maintenant et qui me permet d' écrire sur le bonheur me vient du fait que
j' ai  été faible, que j' ai souffert ,que j' ai baissé les bras, que j' ai été dépressive ... et j' en passe.
Le problème, quand on va voir un " psy " est qu' il a appris des techniques mais qu' il n' a pas vécu
ces sentiments auxquels il doit  être confronté. Souvent, en "faisant mine" de comprendre vos sentiments,
 il passe à coté de ce que le patient attend : du secours  ! Et cet appel doit être décrypté. L' empathie ne
 suffit souvent pas surtout si elle est convenue. Un électrochoc est parfois nécessaire. J' ai vu des patients consulter deux fois, trois fois le même psy pour la même raison : tentative de suicide. J' aurais été ce psy,
je me serais remise en question ..C' est une opinion personnelle.
Je pense cependant qu'il est plus facile  de comprendre , d' aider et de guider quelqu'un qui se
perd quand à un moment de sa vie , on s' est soi-même perdu.
Aujourd'hui, je me suis reconstruite,je me suis retrouvée, j' ai appris à m' apprivoiser et je peux ,
forte de ma nouvelle  énergie aider celles et ceux qui en ont besoin tout en me préservant  moi-même.


       Parfois, la mort semble une solution de facilité; et c' est vrai, c' est probablement une solution
de facilité. Cela ne demande pas de courage de l' adopter; le courage consisterait à emprunter un
 chemin difficile, et à le parcourir alors même que nous ne comprenons pas, que nous ne voulons
pas. Le héros accepte la souffrance, accepte de pouvoir y remédier et fait de son mieux en dépit
de tout. Mais nous ne sommes pas tous des héros ...


      Le désir de mort signifie souvent un désir de maîtriser quelque chose qui ne dépend pas de
 nous.Nous ne savons pas quelles sont nos raisons de vivre, nous ignorons pourquoi nous sommes
 là. Nous ne pouvons avoir aucune vision d' ensemble, nous ne comprenons pas la façon dont nos
vies affectent et influencent celles des autres.Nous ne comprenons pas pourquoi nous sommes tant
affectés et influencés par la vie des autres, leur comportement  Le fait de mourir avant que  notre heure
 soit venue équivaut à rechercher un raccourci; mais quand on prend un raccourci, il arrive souvent
que l' on se perde et que l' on mette, en définitive, plus longtemps à arriver à destination.
Le suicide est peut-être le pari le plus dangereux qui soit car nous ne savons pas quelle est l' étape
suivante. La mort est une fin mais est-ce la fin de la souffrance ? De même que nous nous emportons
nous-mêmes partout où nous allons, de même que nous transportons avec nous nos problèmes
 non résolus où que nous nous rendions, de même il est possible que nous emportions avec nous,
au-delà de la mort, tout notre négatif et toutes nos souffrances quand nous choisissons  le
suicide.

   Le désir de mourir et le fait de focaliser nos énergies vitales sur la mort nous donnent une illusion
de maîtrise et de puissance sur des choses qui nous échappent totalement.
Nous savons que les illusions nous empêchent de vivre pleinement. Aspirer à la mort est
une façon d' échapper à la vie, de concentrer notre énergie sur des éléments extérieurs à nous-
mêmes.

   La mort n' a rien de négatif tant que nous n' essayons pas de la maîtriser. La mort fait partie
du processus naturel de la vie; se préparer à la mort consiste à vivre notre vie pleinement ici et
maintenant. D' une certaine façon, toute notre vie n' est qu'une répétition pour nous préparer
à la mort. Si nous vivons de façon noble, aimante et dynamique, la mort, quand elle surviendra
ne sera pas difficile.
Paradoxe : plus nous essayons de vivre notre vie de façon épanouissante, plus nous ressemblons
au héros que chacun de nous essaie de devenir et moins la mort nous fera peur.
Si nous développons notre force et notre courage dans le cadre de la vie présente, nous
emporterons ces vertus avec nous au moment de mourir. Si nous acceptons les souffrances
présentes, nous nous préparons à accepter tout ce qui surviendra dans l' avenir, quel qu'il soit.
Nous ne pouvons savoir quel est le but de notre vie, pourquoi ne pas nous préparer à toute
éventualité ?



   Si nous nous sentons vraiment découragés et que nous sommes tentés d' abréger nos souffrances
morales par le suicide, cherchons des encouragements.
On en trouve, et vous méritez de mourir au meilleur endroit possible pour vous. Vous méritez
de mourir avec grâce et dignité, sans peur de l' inconnu. Et vous ne pouvez le faire que si vous vous
détachez  de toute illusion de maîtrise. Le vrai courage consiste à être incertain,  effrayé et
dépassé par la compréhension du cosmos, tout en continuant à vivre en dépit de tout.
Une tache héroïque s' offre: vivre votre vie.

                          vous pouvez être un héros aux yeux de la
                  seule personne qui vous accompagnera toute votre vie : vous-même.




s

jeudi 7 mars 2013

J' ai tout ce dont j' ai besoin : pourquoi suis- je malheureux ?



 



Il faut se mettre d' accord sur ce que vous entendez par "tout ". Quand on pose cette question, "tout"
signifie immanquablement les choses extérieures que notre société, selon le modèle occidental,
considère comme importantes. Et toutes ces belles et bonnes choses sont liées au moi faible ( Lire
les articles sur l' estime de soi ) : nous dépendons de facteurs extérieurs pour assurer notre statut..
Mais les facteurs extérieurs, du fait de leur nature éphémère, ne sont pas liés à notre moi intérieur,
qui détient l' estime de nous-même.  " Tout " n' est donc rien, du fait que ce " tout" échappe à notre
maîtrise et peut nous abandonner à tout moment.

  Les facteurs extérieurs ne sauraient rassasier notre moi intérieur ni notre enfant intérieur. Ce sont des
 jouets qui perdent rapidement toute valeur. Ce sont des miroirs aux alouettes qui nous fascinent tant
que nous cherchons à les acquérir, mais une fois que nous en sommes propriétaires, ils perdent leur
valeur à nos yeux et nous partons à la recherche d' autres mirages. Ce qu'il y a d' amusant, c' est le
défi consistant à se les procurer et non leur possession en soi ; la quête de l' estime de soi, c' est
 exactement le contraire : c' est un défi stimulant certes, mais la véritable joie qu'elle procure, c' est sa possession ? Plus nous possédons l' estime de nous-mêmes depuis longtemps, plus nous lui accordons
 de la valeur.

  Aux yeux du moi fort, tous les biens extérieurs ne comptent guère pour le moi intérieur. Ni l' un ni
l' autre ne s' en laissent conter: ils refusent de se laisser acheter par des marchandises, ce qu'ils veulent,
c' est de l' amour.

Paradoxe: plus nous noyons notre moi et notre enfant intérieur sous un flot de gâteries  plus le moi
intérieur s' y perd et plus l' enfant intérieur crie famine. le modèle activiste accorde une grande valeur
aux biens de consommation, il nous enseigne que nous devrions être satisfaits quand la réussite nous
comble; la réussite se mesure de façon quantitative; plus nous réussissons, plus nous possédons.
Mais les biens matériels  créent une accoutumance; l' accumulation nous satisfait de moins en moins,
 jusqu'à ce que nous nous lassions de tout. Pensons à certaines personnes riches - au sens du modèle occidental  . Combien goûtent vraiment ce qu' elles possèdent ? Combien sont capables de dire : "
cela suffit "... J' ai accumulé suffisamment  " ?
Combien de maisons, combien de voitures, combien de vêtements leur faut-ils pour pour qu'elles se
sentent en paix avec elles-mêmes ? Combien d' argent leur faut-ils pour qu'elles se mettent à s' aimer
elles-mêmes ? Le modèle occidental ne répond pas à ces questions . En fait, le simple fait de les poser
nous fait sortir du modèle. Les réponses manifestement ne s' y trouvent pas.

 Les réponses à toutes ces questions sont simples: l' estime de soi, cela ne s' achète pas. On ne peut
se la procurer à partir de biens matériels, et l' on n' est jamais satisfait tant qu'on ne l' a pas.. Le fait
de posséder tout ce dont on a besoin, en prenant comme référence des valeurs extérieure à nous-
mêmes, conduit en général à devenir cynique, aigri ou blasé. Rien n' est plus triste qu'un moi faible
richissime. Ce pauvre diable croit dur comme fer au modèle occidental et il se demande pourquoi il
est si malheureux. Il tente souvent d' en faire plus de se fixer des objectifs encore plus ambitieux,
de se montrer exigent jusqu'au délire, vis-à-vis de lui-même et vis à vis des autres.
Il travaille plus vite encore, se sent trop important. Et quand il est enfin mis face à la réalité de ce
qu'il est, le verdict est souvent accablant.

Il est ridicule de chercher quelque chose là où vous ne l' avez perdu. Cessons de chercher l' estime
de nous-mêmes dans le modèle du moi faible. Si vous possédez "tout" et que vous êtes malheureux,
 pourquoi ne pas essayer quelque chose de neuf ? Nul ne vous interdit de profiter des jouets que 
vous possédez, à condition de ne pas exiger d' eux un bonheur qu'ils sont incapables de vous 
procurer.
Amusez-vous avec vos jouets autant que vous voulez, mais gardez le temps de travailler sur
vous-même pour développer votre estime de vous.
N' attendez pas de vos jouets qu'ils éveillent votre conscience intérieure, qu'ils vous fassent atteindre l'équilibre ni le sentiment de votre valeur. Souvenez-vous que ce ne sont que des jouets, ils ne 
sont pas vous.

Et vous, vous seul , êtes responsable de la façon dont vous vous percevez vous-même.

dimanche 10 février 2013

Un conte philosophique sur la notion relative du temps ,du vécu et du bonheur



                                       


               Aujourd' hui , je vais vous  raconter une histoire que j' aime beaucoup , que j' ai lue, il y a fort longtemps mais qui m' a beaucoup inspirée. Je vous laisse la découvrir.

  C' est l' histoire d' un homme que je définirais comme un chercheur...
Un chercheur est quelqu'un qui cherche, pas forcément quelqu'un qui trouve. Ce n' est pas forcément quelqu'un qui, nécessairement sait qu'il cherche. C' est simplement quelqu'un dont la vie est une quête.

 Un jour, ce chercheur eut le sentiment qu' il devait se rendre dans la ville de Kali. Un peu avant d' arriver à la ville, une colline à droite du chemin attira vivement son attention. Merveilleusement verte, elle était couverte d' arbres, de fleurs, d' oiseaux enchanteurs et entourée d' une sorte de palissade vernie.
Un petit portillon en bronze l' invitait à entrer.
 Il eut tout à coup l' impression d' oublier la ville et succomba à la tentation de se reposer un moment en ce lieu.

 Le chercheur franchit le portillon et avança lentement entre les pierres blanches, qui semblaient éparpillées un peu au hasard, entre les arbres.
Il laissa ses yeux se poser comme des papillons sur chaque détail de ce paradis multicolore.

 Ses yeux étaient ceux d' un chercheur et, sans doute pour cette raison, il découvrit cette inscription sur l' une des pierres :

                                       Admil  Fareg vécut 6 ans,
                                     6 mois 2 semaines et 3 jours

 Il eut un léger sursaut en prenant conscience que cette pierre n' était pas une pierre ordinaire : il s' agissait d' une pierre tombale.
 Il éprouva une peine immense à la pensée qu'un si jeune enfant était enterré là.
  Regardant autour de lui, l' homme se rendit compte que la pierre d' à coté portait également une inscription. Il s' approcha pour la lire:

                               
                                     Yalmir Karib vécut  4ans,
                                        5 mois et 3 semaines

 Le chercheur se sentit envahi d' une terrible émotion.
 Cet endroit merveilleux était un cimetière, et chacune des pierres, une tombe.
 Une à une, il entreprit de lire les pierres tombales.
 Toutes portaient des inscriptions semblables : un nom et la durée de vie du défunt.
 Mais ce qui le plongea dans l' épouvante, ce fut de constater que celui qui avait vécu le plus longtemps avait à peine plus de onze ans... Accablé" par un effroyable chagrin, il s' assit et se mit à pleurer.

 Passant par là, le gardien du cimetière s' approcha.
 Il le regarda un moment en silence, puis lui demanda s' il pleurait un membre de sa famille.
 " Non, aucun parent, dit le chercheur. Que se passe-t-il avec cette population ? Quelle chose si terrible y a t-il dans cette ville ? Pourquoi tant d' enfants défunts enterrés en ce lieu? Quelle est l' horrible malédiction qui pèse sur ces gens et les a obligés à ériger un cimetière d' enfants ? !!!"
 Le vieil homme sourit et dit:
" Calmez vous, il n' y a aucune malédiction. Ce qui se passe, c' est que nous avons ici une vieille coutume, je vais vous raconter...
"Lorsqu'un adolescent entre en sa quinzième année, ses parents lui offrent un carnet comme celui que je porte à mon cou. Il est de tradition chez nous, à partir de ce moment , que chaque fois qu'on jouit intensément de quelque chose, on ouvre le carnet et on y note dedans :

à gauche, ce qui a donné de la joie...
à droite, combien de temps a duré cette joie.

" Il a rencontré sa fiancée, il en est tombé amoureux. Combien de temps a duré cette immense passion et le plaisir de la connaitre ?
Une semaine, deux, trois ?...
" Et ensuite... l' émotion du premier baiser, le merveilleux plaisir du premier baiser, combien de temps a t-il duré ? La minute et demie du baiser, deux jours, une semaine?
" Et la grossesse de sa femme, la naissance de son premier enfant ?
" Et le mariage de ses amis?
" Et le voyage le plus désiré ?
"Et les retrouvailles avec le frère rentré d' un pays lointain ?
" Combien de temps a duré la joie donnée par ces situations ?
" Des heures, des jours ? ...

  " Ainsi notons- nous  peu à peu, dans ce carnet, chaque moment dont nous jouissons... chaque moment.

 " Lorsque quelqu'un meurt,
Nous avons coutume d' ouvrit son carnet et de faire la somme des moments de joie pour l' inscrire sur sa tombe.
Parce que pour nous, ce temps
est le seul et véritable temps VÉCU.

Si vous avez lu entièrement ce conte, vous savez ce qu' il vous reste à faire : Prenez un "carnet", notez y tous vos moments de joie ,t rappelez vous en surtout dans les moments difficiles et ... VIVEZ 

PS  Merci à Jorge Bucay, l' auteur de cette histoire dont je me suis librement  inspirée.